photographie

 

Déjà 40 années passées au service du cinéma... On me demande souvent si cela a influencé ma façon de photographier. Après toute la technique est la même, que le boîtier ou la caméra saisissent une ou 24 images secondes, au fond il n'y a pas une grande différence, le diaph, la profondeur de champ, la qualité des optiques, tout est comparable. À l'heure du numérique, au vu des progrès de la technologie on peut décider de filmer en lumière artificielle ou en lumière du jour sans que cela ne pose le moindre problème au même titre que pour la photographie. Il y a pourtant à mon avis une différence fondamentale dans ces deux domaines, si l'on veut obtenir un travail de qualité pour une prise de vue avec une caméra il est quasiment indispensable de s'entourer d'une équipe de techniciens compétents. Cela engendre plusieurs contraintes qui en découlent automatiquement, un coût, des délais, une certaine perte d’autonomie dans la prise de décision.

Pour la photographie je vais être seul maître à bord, je décide du sujet, du comment, du pourquoi, je fais mes propres choix en ce qui concerne le matériel utilisé, la façon dont je vais l'utiliser, et aujourd'hui après avoir appris à utiliser Lightroom je vais pouvoir exprimer ma vision de cet instant très précis où j'ai appuyé sur le déclencheur.

Durant toutes ces années, mon travail photographique s'est toujours divisé en deux grands paragraphes, un travail personnel tout d'abord dans lequel j'expérimente différentes techniques, différents thèmes, progressant petit à petit avec méthode au fil de mon évolution technique ou artistique. Et c'est en m’appliquant à être le photographe du plateau que j'ai pu pratiquer sans aucune retenue l'art très particulier du portrait.  Deux mondes, l'un professionnel l'autre privé, ont toujours été lié par le même fil conducteur qu'est la photographie.

 
 

Quatre décennies de photos de plateau

Photo prise lors du tournage du film « Les Tuches » tourné en Camargue près des Salins de Giraud. Prêtre dans la brume.

Film “Les Tuches” d’Oliver Baroux, Camargue

 

1982-1992

1992-2002

2002-2012

2012-2022


 
 
 

1982-1992

Les débuts

 

 

J'ai commencé ma carrière dans le cinéma en 1982. J'ai débuté comme machiniste de construction sur le film James Bond « Never say never again » avec sir Sean Connery. Très rapidement j'ai évolué vers le tournage et intégré une équipe jusqu'en 1992 où je suis passé Chef Machiniste. Durant cette première décennie j'ai utilisé plusieurs boîtiers en commençant par un canon AE1 program puis un Canon FTB. Il était assez compliqué de faire des photos sur un plateau et le développement coûtait relativement cher. Je shootais en moyenne une à deux pellicules par semaine principalement de la Fuji 400 ASA. Je me suis essayée au Minox 35 GT, très intéressant par sa petite taille mais complètement aléatoire quant à son rendu photographique.

 
 
 

1992-2002

Les longs métrages américains

 

 

Durant la décennie 1992-2002, j'ai enchaîné une série de long-métrage américain ce qui m'a permis d'avoir un certain confort financier et de pouvoir enfin me payer le boîtier de mes rêves et les cailloux qui allait avec. Mon dernier boîtier argentique a été un EOS 1V, véritable machine de guerre, une ergonomie fabuleuse, très solide, un boîtier simple et épuré je n'ai jamais retrouvé depuis. Je l'ai associé à 35 /70 série L couplé à un 70/ 200/2.8. Ma réputation et les rapports que j'entretenais avec les productions m'ont toujours permis d’utiliser mon boîtier sur le plateau à condition de respecter évidemment quelques règles : ne pas photographier les acteurs, ne pas utiliser de Flash et ne jamais se faire remarquer.

 
Publicité martini, remake du film « Italian job » port de Nice avec Remy Julienne
 
 

2002-2012

La pub

 

Dans les années 2000, il a fallu changer son fusil d'épaule, aussi bien au niveau professionnel qu’au niveau des boîtiers. Le travail à évolué je me suis mis à travailler de plus en plus dans la pub et bien souvent sur Marseille. Ça a été le début du numérique et honnêtement les résultats n'étaient pas extraordinaires. Le premier boîtier efficace a été un canon EOS 1D. 8 millions de pixel donc à peu près l'équivalent en qualité d'une pellicule photo. Un poids conséquent, un coup quasi prohibitif associé au fait qu'il a fallu acheter un ordinateur capable de traiter ce type de fichier. Le début d'une fuite en avant assez onéreuse. À l'occasion du tournage de « Kiss and kill » avec Tom Selleck, j'ai eu l'occasion de travailler avec le Chef Opérateur de « TITANIC » Russel Carpenter. Il est un des premiers à avoir imposé la caméra numérique sur un long-métrage à savoir la D21 associé au Canon 5D. Cela a été une véritable découverte ; ce boîtier était petit léger efficace et d'un prix bien plus raisonnable que le 1D. J'ai suivi la gamme et encore aujourd'hui je me sers d'un 5D Mark III associé à un 5D Mark III R. un 25 million de pixel et un 50 million de pixel.

 
série « Serpent Queen »
 
 

2012-2022

Les séries

 

 

En 2012, j'ai fait l’expérience de passer du statut de photographe du plateau à photographe de plateau sur la docu-fiction « Seduced and abandoned » de James Toback avec Alec Baldwin. Au niveau matériel je suis passé au Canon 100D puis 250D équipé d’un 100 mm et d'un 10/20. L’évolution technique des boîtiers permet à l'heure d'aujourd'hui d'obtenir des résultats bien supérieurs à l'argentique, même avec ces boîtiers départ de gamme. Cela me permet de travailler avec un boîtier reflex (le plus petit du monde) sans trop me soucier de ce que je peux leur faire subir. Je le porte constamment à la ceinture, accroché par un système Scorpio très efficace et très facile d'utilisation. Pour mes photos hors plateau je continue d'utiliser mes deux 5D associés à des focales fixes de la série Sigma Art. Des cailloux un peu lourds mais d’une très grande qualité, supérieure, aux séries L Canon ce qui n'est pas peu dire.

 

cupide

 

Du tournage à la sculpture, ou comment établir des ponts entre ces deux univers totalement différents.                                       

 

À l'occasion du tournage de la série Riviera, nous avons travaillé sur de multiples décors. Sur l’un deux, au milieu d'une forêt près d'une maison abandonnée, j'ai découvert un ancien coffre-fort, vestige probable d’un cambriolage. Il gisait sur le dos, la porte avait été arrachée à la masse et s'était remplie d'eau. Les reflets intérieurs laissaient entrevoir la rouille sur fond de feuillage. Je suis revenu quelques temps après pour une séance photo et l'objet m'a interpellé. j'ai pris contact avec le propriétaire  du terrain et le vieux coffre à changé de main contre une bouteille de pastis. L'idée de la sculpture m'est venu à l'esprit en regardant cette porte ouverte et en imaginant ce qu'avait pu trouver les cambrioleurs. J'ai donc crée un personnage "cupide" assis sur son coffre et contemplant un lingot d'or. Quelques pièces de ferraille de récupération, beaucoup de soudures, un petit peu d'imagination et le tour était joué. Vu la taille et le poids de l'ensemble j'ai décidé de l'installer près d'un chemin très fréquenté en bas de ma propriété pour qu'il soit en interaction avec les promeneurs. Régulièrement, je prends en photos Cupide, que les gens habillent  ou accessoirisent en fonction de ce qu'ils ont trouvé au gré de leur balade.

Riviera était une série relatant l'histoire d'une famille où la cupidité, le mensonge, l'argent, tenaient la vedette. Il n'y a aucune prétention dans cette sculpture, c'est plus une plaisanterie, le regard d'un moment, et le passage par plusieurs univers.

 

mes techniques en photographie

 
 

J’aime évoquer et partager mes passions mais pour autant cela n’engage que moi. Ma façon de procéder n’est pas nécessairement la plus orthodoxe ni même la plus usitée. Dans le cadre de ma pratique photo et pour ce qui est du traitement des images, je n’utilise jamais Photoshop. Je shoote uniquement en Raw sauf à de rares exceptions et développe mes fichiers sous Lightroom. Je recadre très souvent mes images.
Pour les prises de vue, jamais de flash, uniquement la lumière naturelle. Si cela m’empêche de shooter et bien je m’en accommode. J’imprime systématiquement mes image « 5 étoiles » et ce pour deux raisons : je considère qu’une photo n’existe que lorsqu’elle est couchée sur papier et cela me permet aussi d’avoir un aperçu avant de faire un vrai tirage en labo. Et lorsque j’expose ou vends une de mes photos, je tiens toujours à disposition le fichier Raw d’origine.

 

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